Mines et charbonnages de la région de Charleroi
De nombreux Fleurusiens descendent des mineurs. Nous devons en être fiers, pour que notre mémoire subsiste, pour que nos mineurs ne soient pas morts pour rien. La mine a détruit leurs corps, ne tuons pas leurs mémoires !
Etant donné le passé minier important de l’entité de Fleurus ainsi que de la région de Charleroi, nous tenons à y consacrer une page. Voici donc toute une série d’informations à ce sujet, provenant de textes originaux dus à différents auteurs. Nous tenons à remercier plus particulièrement Monsieur Jean-Marie AUBRY pour certains des documents présentés dans cette page.
Nous espérons que cette rubrique vous en apprendra sur le laborieux travail de nos ancêtres.
Sur la photo qui suit, se trouve un réservoir à air comprimé. Ces réservoirs servaient à ventiler les puits pour éviter les risques d’explosion dus au grisou. En effet, certains ouvriers ont perdu des membres ou sont décédés suite à une explosion. C’est pourquoi on y remédiait grâce à ces réservoirs.
Sur une autre photo on voit un lampiste au début du siècle. Jusqu’au commencement du 19e siècle, les mineurs employaient des chandelles ou des lampes à huile, donc à flamme nue, d’où un danger extrême dans les mines grisouteuses. On y voit l’appareil pour le remplissage des lampes et l’électro-aimant de fermeture de celles-ci.
La photo suivante est une mise en scène. Les dames ne sont pas des rouleuses. Elles profitaient de la translation des cages dans le puits pour se livrer à l’écran photographique. Comme on peut le remarquer, elles portent des sabots à bride; remarquez les bidons en zinc typiques. Leur travail consistait à retirer les cailloux ou stériles qui passent devant elles sur les courroies, ce sont donc des trieuses.
Des hiercheuses, des adultes mais aussi des gamines : la triste réalité d’un travail inhumain permis par le décret impérial du 3 janvier 1813. Il y avait des conséquences terribles, comme le 18 août 1868 à Mons : un accident minier coûte la vie à 51 travailleurs dont 5 enfants de moins de 11 ans, 11 adolescents de 12 à 15 ans et 5 femmes dont 3 mères de famille.
Voici un traînage mécanique entre deux sièges d’un charbonnage. Si l’on compte le nombre de wagonnets et que l’on calcule le poids de la chaîne qui les tire, les rails… on aura une idée des retombées pour la sidérurgie. Aussi, la fermeture des charbonnages a été une catastrophe sur le plan économique, le chômage régional endémique nous le rappelle chaque jour…
Les différents éclairages miniers
- La bougie, fixée sur le casque de cuir, ou dans une motte de terre glaise faisant office de candélabre ou encore dans des bougeoirs de formes diverses souvent dénommés “rats de cave”.
- Les lampes à huile (les blendes saxonnes, les frosch westphaliennes, “raves” stéphanoises,…) étaient plus pratiques mais très dangereuses à cause du grisou. Il a donc fallu imaginer un système de ventilation pour réduire les risques (voir plus haut : réservoir à air comprimé).
- Ensuite, nouvelle lampe qui tenait la flamme de la lampe dans une protection l’empêchant de communiquer le feu à l’extérieur. La “Geordie” est donc une machine à vapeur ayant connu un grand succès dans les chemins de fer. Ces lampes firent épargner beaucoup de vies humaines, mais ne se montrèrent pas efficaces à tous coups et se trouvaient quelquefois prises en défaut.
- La lampe de Mueseler : cet inventeur belge étudia la lampe existante et tenta de l’améliorer (éclairage médiocre, insécurité dans les courants d’air, fragilité du tamis,…). Il conçoit une lampe dans laquelle la flamme est entourée d’un manchon de verre surmonté d’un diaphragme de toile métallique au travers duquel passe une cheminée de tôle en forme de cône. Cette cheminée est elle-même entourée d’un tamis métallique. Les compagnies minières durent toutes l’utiliser.
- La lampe de Jean Baptiste MARSAUT : construction d’une lampe où la flamme est entourée d’un manchon de verre surmonté de deux tamis concentriques eux‑mêmes à l’abri sous une cuirasse de tôle.
- Lampe anglaise Asworth‑Epplewhite‑Gray.
- Les lampes FUMAT.
- Lampe de la manufacture d’Arras type C (Wolf).
- Les lampes à acétylène.
- Lampe en aluminium.
- Les lampes électriques (ogivale de Douai).
- Les lampes au casque avec batteries électriques portées à la ceinture.
C’est bien la Wolf, la Fumat, la Mueseler ou la Marsaut qu’on appelle aujourd’hui la lampe du grand‑père, voire de l’arrière grand‑père qui resteront l’emblème de la corporation.
En 1818, Humphrey Davy imagine une lampe de sûreté : entourée d’une toile métallique, la flamme ne peut se propager vers l’extérieur. Il y a eu ensuite des améliorations dues à Mueseler, Dubrulle, Marsaux, Pieler et Chesneau avant les lampes électriques.
Les grèves de mineurs
1868 : Les conditions économiques toujours aussi difficiles engendrent une nouvelle émeute. À l’Épine, le major commandant la troupe ordonne le feu et le massacre. Dix personnes seront mortellement blessées.
Le 25 mars 1886 les mineurs font grève à Fleurus. Ils se dirigent en bandes vers Gilly et Châtelineau. Bilan de l’insurrection carolorégienne : 24 ouvriers tués, 10 à 150 personnes blessées et plus de 2.500.000 francs – de l’époque – de dégâts. 40.000 ouvriers en grève se sont trouvés face à 12.000 soldats.
18 mars 1886 Place Saint‑Lambert, Liège. L’anniversaire de la Commune de Paris tourne à l’émeute.
Du 19 mars 1886 au 28 mars : émeutes dans le bassin liégeois : Seraing, Jemeppe, Flémalle. Pendant deux à trois jours, de violents affrontements verront s’opposer des groupes de grévistes et les forces de l’ordre. Bilan des émeutes et grèves de Liège : 3 morts, 67 blessés et 165 à 200 arrestations. 10.000 à 11.000 mineurs et ouvriers métallurgistes ont fait la grève et se sont trouvés face à 6.000 soldats. De nombreuses condamnations ont été prononcées par le Tribunal correctionnel de Liège.
Le 25 mars : grève à Fleurus ; les mineurs se dirigent en bandes vers Gilly et Châtelineau. Vers 6 heures du matin, des houilleurs de Taillis‑Prés se concertent dans des cabarets. Dans l’après‑midi, le mouvement s’étend aux puits de Châtelet, Montigny‑Sur‑Sambre et Couillet. Des scènes de violence se produisent.
Du 29 mars 1886 aux premiers jours d’avril : bilan de l’insurrection carolorégienne : 24 ouvriers tués, 10 à 150 personnes blessées et plus de 2.500.000 francs – de l’époque – de dégâts. 40.000 ouvriers en grève se sont trouvés face à 12.000 soldats.
Le 28 mars : la grève s’étend dans le Borinage ; tentative de dynamitage dans le Centre.
Du 25 mars au 1 avril : grèves dans les carrières de Maffle, près de Ath. Des heurts et deux morts.
Le 29 mars : occupation des usines de la vallée du Hoyoux, près de Huy.
Fin mars : grève dans la métallurgie du Namurois.
De fin mars à la mi‑avril : grèves dans les carrières du Namurois, du Tournaisis, dans la vallée de l’Ourthe (Sprimont).
Fin mars : grève dans une filature à Dinant.
De fin mars à la mi‑avril : grève à Andenne et à Wavre.
Si les émeutes de mars et avril 1886 ont touché principalement les bassins de Liège et de Charleroi, il faut noter que des incidents et des grèves frappèrent d’autres régions du pays dont notamment le Borinage, Tournai, Verviers, Alost… Le 1er avril 1886, la Belgique comptait dans son ensemble 100.000 à 150.000 grévistes alors que 50.000 hommes de troupes étaient mobilisés pour maintenir l’ordre.
(D’après : Albert HENRY, Wallon et Wallonie, dans La Wallonie, le Pays et les Hommes. Cent ans de droit social en Belgique, Bruxelles. 1886, La Wallonie née de la grève ?, Colloque organisé à l’université de Liège les 29 octobre, 14 et 29 novembre 1986.)
Après les fusillades des 26 et 27 mars, Roux va connaître un véritable état de siège. La tension ne tombera guère en cette année 1886 et particulièrement en octobre et novembre lors de la grande manifestation de Charleroi et la grève d’Amercoeur.
Le travail des enfants dans les charbonnages
Dans la mine, les enfants devaient effectuer aussi bien le travail de jour que pour celui de fond. Dans le charbonnage, leur travail consistait bien souvent à :
- Au balayage et à l’arrosage des voies et galeries ;
- Au triage des wagonnets de charbon ;
- Au service de commissionnaires aux mineurs ;
- Au service de préposé aux portes d’aérage : ils devaient les fermer ou les ouvrir selon la nécessité. C’était un travail très important, car les portes, après avoir été fermées, devaient être rouvertes au moment opportun pour permettre l’aération des galeries ;
- Au hierchage : l’un des travaux les plus pénibles. Les enfants devaient tirer ou pousser les wagonnets chargés de charbon depuis le lieu d’extraction jusqu’à l’ascenseur du puits. Donc, obligés parfois de ramper dans des galeries étroites et basses, l’enfant s’attachait au wagonnet par une sangle et le traînait comme il le pouvait, sur les pieds ou les mains, tandis qu’un autre, placé derrière le wagonnet, poussait avec la tête et les mains ;
- Au rallumage des lampes ;
- Au transport des bois ;
- Comme bouteurs ;
- Comme porte‑feux ;
- À l’éclairage des chevaux qu’ils précèdent dans les galeries ;
- Parfois au relevage des terres de remblayage dans les tailles ;
- Au triage, au criblage et au lavage des charbons ;
- Au nettoyage des lampes.
Voici comment, en 1842, le docteur Martin Schoenfeld décrit, dans un grand souci d’exactitude, la journée des enfants dans les charbonnages de Gilly :
« C’est principalement dans les concessions sous la commune de Gilly que l’on rencontre le plus d’enfants de l’âge de dix à douze ans et même au‑dessous de cet âge, qui travaillent dans les mines. Ainsi, c’est à dix ans, limite inférieure de l’âge des enfants employés, que l’enfant de l’ouvrier devient traîneur ou hiercheur. Le minimum de la journée de travail de cet enfant est de neuf heures, depuis sept à huit heures du matin jusqu’à six, ou depuis cinq à six heures de relève jusqu’à quatre heures du matin ; le maximum de la journée est de douze heures, et ce maximum est plus généralement suivi car les ouvriers traîneurs sont, comme les autres, rémunérés à leur tâche et non à la journée. L’enfant se lève à six heures du matin, se lave tant bien que mal la face et les mains, déjeune de café faible au lait, à la chicorée, et de pain ; il emporte avec lui son bidon plein du même liquide et du pain un peu beurré ; dans le courant du travail, il mange et boit selon que le besoin se fait sentir ; le soir, il mange de la soupe et se couche. La distance de la fosse à l’habitation est souvent grande ; souvent ces enfants jouent après le travail et jouissent alors de l’air pur des champs. »
Voici 2 tableaux montrant le nombre d’enfants travaillant dans le bassin de Charleroi en 1874.
Nouvelles lois suite aux grèves
Au lendemain des événements de 1886, les milieux politiques commencèrent à prendre conscience des graves problèmes sociaux qui existaient en Belgique dans les mines.
Voici les principales lois sociales qui améliorèrent le statut de la population minière dans nos régions :
Loi du 13 décembre 1889 :
- Interdiction de tout travail industriel aux enfants de moins de 12 ans.
- Le travail de nuit est interdit aux garçons de 12 à 16 ans et aux filles de 12 à 21 ans.
- La durée de travail ne peut dépasser 12 heures par jour.
Loi de 1892 :
- Interdiction du travail des femmes de moins de 21 ans dans le fond des mines.
Loi de 1896 :
- Obligation pour le chef d’entreprise d’afficher le règlement de travail dans l’enceinte de l’usine précisant le montant salarial, la période de versement, les règles de préavis de congé, le début et la fin de la journée de travail, etc.
Loi du 31 mars 1898 :
- Reconnaissance légale des syndicats.
Loi du 24 décembre 1903 :
- Protection de l’ouvrier en cas d’accident de travail.
==> Antérieurement à cette loi, l’ouvrier victime d’un accident de travail ou ses ayants droit, pour être indemnisé, devait fournir la preuve de la faute patronale ; ce qui entraînait une longue et coûteuse action en justice. De ce fait, les victimes se retrouvaient souvent, faute d’indemnisation, à la charge de la bienfaisance.
Loi du 17 juillet 1905 :
- Réglementation du repos dominical : pas de travail le dimanche.
Loi de 1909 :
- La journée de travail est limitée à 9 heures dans les mines.
(Recherches de Didier DEPELCHIN)
Charbonnages (photographies et descriptions)
Voici à présent toute une série de notes explicatives sur différents charbonnages :
- Charbonnage Saint‑Auguste.
- Charbonnage du Nord de Gilly : calepin de paye des ouvriers, diverses vues du site.
- Charbonnage Sainte Henriette (fermeture le 30 juin 1966).
- Charbonnage du Marquis (Vieux‑Campinaire).
- Charbonnages de Lambusart : Charbonnage Bonne Espérance ; Charbonnage Petit Try (vue du Petit Try en 1850 avec maisons ouvrières projetées).
- Charbonnage Sainte‑Elisabeth (Wanfercée‑Baulet) : tournait en 3 pauses jour et nuit. Un ouvrier était payé 147 frs par jour en 1947. Le charbonnage a été liquidé le 1er mai 1961.
- Charbonnage d’Anderlues.
- Charbonnages de Châtelet : Charbonnage de Boubier (fermeture le 30 juin 1966), charbonnage du Carabinier (avec terril en arrière‑plan), charbonnage d’Ormont (fermé le 30 juin 1959).
- Charbonnages de Châtelineau : Charbonnage du Gouffre, Charbonnage de Sébastopol, Charbonnages des Houillères Unies – Puits des Vallées (fermeture 30 juin 1950 ; emplacement d’une grande surface aujourd’hui).
- Charbonnages de Charleroi : Charbonnage Sacré‑Madame et Sainte‑Barbe au viaduc (fermeture le 15 juin 1961), charbonnage de l’Avenue de Waterloo, charbonnage de la Broucheterre (fermeture le 5 août 1958), charbonnage de Mambourg (fermeture le 1er juin 1958).
- Charbonnage de Fiestaux à Couillet (fermé le 1er janvier 1959).
- Charbonnages de Dampremy : Charbonnage Sacré‑Madame (fermeture le 15 juillet 1961), charbonnage du Bierrau (fermeture le 31 décembre 1972), Charbonnage du Sacré Français (fermeture le 1er août 1959), Charbonnage Saint‑Théodore (fermeture le 31 décembre 1972).
- Charbonnages de Farciennes.
- Charbonnages de Fontaine‑l’Évêque : Calvaire (les premières exploitations datent de 1756), Pétria (fermeture le 15 mars 1964 ; creusement commencé en 1866).
- Charbonnage de Forchies‑la‑Marche (fermeture le 5 mars 1966) : installation des bains‑douches.
- Charbonnages de Gilly : nombreux accidents annuels ; ici, un cuffat remonte les victimes d’un coup de grisou. Rien n’était vraiment prévu pour aider les familles des morts et des estropiés.
- Charbonnage de Gosselies.
- Charbonnage de Goutroux.
- Charbonnage de Houdeng.
- Charbonnage de Jumet.
- Charbonnage Lodelinsart.
- Charbonnage de Marchienne‑au‑Pont.
- Charbonnage de Maurage.
- Charbonnage de Marcinelle.
- Charbonnage de Montigny.
- Charbonnage de Ransart.
- Charbonnage de Roux.
Les catastrophes minières
Un autre accident le 11 mai 1962.
Il allait être 12h30, huit hommes étaient occupés, à 350 mètres sous terre, dans la taille nommée Sainte Marie. C’était un très beau chantier, la veine a une puissance qui varie entre 80 centimètres et 1,50 mètre. Parmi ces 8 hommes occupés dans le chantier, il y avait 7 italiens et un grec.
Ensuite, ce fut le drame. Un banc de schiste s’était détaché sur une longueur de 20 mètres et s’était écrasé sur les 8 ouvriers. La masse éboulée atteignait près de 100 tonnes.
Les secours se mirent de suite au travail. Il est vrai, que dans la mine, un ouvrier était considéré comme vivant, aussi longtemps qu’il n’était pas retrouvé. Dès leur arrivée, les sauveteurs de la Centrale de Marcinelle avaient dégagé dans le haut de la taille, tandis que les sauveteurs du charbonnage attaquaient par le pied. Vers 15 heures, un blessé était dégagé en bas de l’éboulement, il s’agissait de l’ouvrier grec, Georges Aloukos, il avait le bassin fracturé. À 17 heures, un second blessé fut dégagé en haut de la taille, Antonio Pilliteri, père de six enfants, la clavicule et des côtes brisées. Trois corps sans vie furent dégagés entre 18 et 19h30. Les trois dernières victimes ne furent retirées que dans le courant de la nuit.
Ces victimes étaient :
- Guisseppe Marrali, 37 ans, 2 enfants, habitant Farciennes.
- Angelo Barbera, 30 ans, 1 enfant, habitant Wanfercée‑Baulet.
- Giacomo Pittia, 28 ans, célibataire, habitant Moignelée.
- Giovanni Fanara, 23 ans, devait se marier en juillet, Braquegnies.
- Bruno Savoi, 38 ans, entré fin janvier, habitant Manage.
- Guiseppe Zenobi, 36 ans, veuf, habitant Bruxelles.
- Georges Aloukos, 33 ans, habitant Bray.
- Antonio Pilliteri, 48 ans, habitant Maurage.
Une autre catastrophe minière eut lieu le 3 juillet : la catastrophe de Saint‑Etienne. 217 tués et 50 blessés par le grisou. Pour lire l’article de journal paru à cette époque, ICI.
Pour consulter le document reprenant toutes les catastrophes minières, ICI.
Les maladies des mineurs
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L’ankylostome : le sol humide contient des larves d’anguillules et d’ankylostomes qui pénètrent par la peau des pieds des mineurs. La poussière et le sable sec contiennent eux, des puces dont les femelles fécondées s’enfoncent dans la peau des hommes et animaux pour y mener leur gestation à terme. Les selles des individus infectés contiennent des oeufs d’ankylostomes et des larves d’anguillules. Les larves remontent les lymphatiques et le système veineux jusqu’aux poumons. Elles traversent les parois veineuses et bronchiques, remontent vers le pharynx puis redescendent par l’œsophage vers la première partie de l’intestin grêle. Le passage des larves par les poumons peut entraîner de la toux et parfois du bronchospasme, presque toujours associé à de l’éosinophilie. L’ankylostome adulte est un petit ver rond (1 cm) qui vit 4 à 7 ans dans le jejunum ou le duodenum. L’infestation massive peut causer une anémie grave, voire la mort (pour plus de détails, ICI).
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La silicose : maladie pulmonaire incurable provoquée par l’inhalation de poussières contenant de la silice cristalline libre. Elle est irréversible et, de plus, continue à progresser même après la fin de l’exposition. La poussière de silice est libérée au cours d’opérations dans lesquelles des roches, du sable, du béton et certains minerais sont broyés ou concassés. Le travail dans les mines, carrières, fonderies et sur les chantiers de maçonnerie est particulièrement dangereux. Année après année, l’exposition excessive à des poussières respirables contenant de la silice cristalline provoque des maladies, des incapacités temporaires et permanentes, et la mort. Cette maladie touche les hommes partout dans le monde, en Thaïlande certains villages étaient appelés “Villages des Veuves” en raison du grand nombre d’ouvriers des fabriques de mortiers et pilons qui décèdent prématurément du fait de la silicose (pour plus de détails, ICI).
Les légendes des mines
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Vers l’an 1000, dans le petit village de Plennevaux situé près de Liège en Belgique, Hullos le maréchal ferrant marmonne : « Quelle époque je travaille de plus en plus et mes gains malgré mes efforts n’augmentent pas ». Le charbon de bois employé à cette époque coûte de plus en plus cher. Un vieillard à la longue barbe blanche lui indique une montagne où se trouve un combustible qui remplacera avantageusement le charbon de bois. Pour l’extraire il faut creuser un trou jusqu’à ce que la terre devienne noire, noire comme l’enfer. Hullos découvre ainsi la houille. Cette légende est fort connue en Belgique, dans ce qui fut l’un des premiers grands bassins houillers d’Europe, celui de Liège.
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Jean Hullos le maréchal ferrant est surnommé le Cacheux. Son aventure commence lors d’un hiver rude, sur les monts d’Anzin. En suivant une lumière, il découvre une hutte où des nains velus se réchauffent autour d’un feu. Il observe que ce qui brûle n’est ni du bois ni aucune matière inflammable connue ; c’est la houille. Après un long tunnel et des rencontres étranges, il revient au village et vieillit soudainement d’un siècle. Sur ses dires, les villageois retrouvent finalement les traces de la houille sous les monts d’Anzin.
(Fin du texte extrait.)