Petites histoires des lieux et industries de l'entité de Fleurus

Nous ne connaissons pas toujours le nom des auteurs des différents textes utilisés, mais, notre objectif n’étant pas commercial, nous espérons que ceux-ci nous permettront de les publier. Bien sûr s’ils se reconnaissent, nous ajouterons leur nom avec plaisir.

En attendant, il vous est toujours possible de lire la petite brochure, éditée par l’OCTF, qui vous offre un résumé tant sur l’histoire que sur divers lieux choisis de l’entité.

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Le Château de la Paix

Localisation

Chemin de Mons 61, 6220 FLEURUS. Ancien chemin vicinal reliant Mons à Namur depuis le Moyen Âge jusqu’au régime autrichien, route du courrier hebdomadaire par voiture qui reliait ces deux villes via Gosselies et Fleurus.

Époque de construction

Gentilhommière dont la construction fut ordonnée par le chevalier Perpete Joseph de Paul de Barchifontaine (1744‑1813) entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle (date exacte de construction inconnue). Celui-ci était propriétaire de la ferme de la Paix contiguë au château dans lequel il y est décédé en 1813.

Le Château de la Paix

Ce nom lui vient d’une ancienne chapelle dédiée à Notre‑Dame de la Paix, qui jadis occupait l’emplacement de la grange de la ferme de la Paix. Une niche en pierre encastrée dans la façade de cette grange et contenant une statuette de Notre‑Dame en perpétue le souvenir.

Le Château de la Paix et l’Histoire

C’est dans celui‑ci que l’empereur Napoléon Ier établit son quartier général le 16 juin 1815. Il s’y installe vers 23 heures pour y passer la nuit du 16 au 17 juin après la bataille de Ligny sous Fleurus. Le château, adossé au champ de bataille, est voisin du Moulin Naveau (qui lui servit d’observatoire) et du château du baron de Zualart (École Notre‑Dame) où était installé son état‑major.

Actuellement

Après avoir connu divers propriétaires, le château de la Paix fut acquis par la ville de Fleurus en 1980. Celle‑ci, après d’importants travaux de restauration, en a fait le siège de son administration centrale après les fusions de communes. Dans la pelouse d’honneur du château, on peut voir une stèle comportant une plaque commémorative qui rappelle les évènements historiques dont celui‑ci fut le témoin.

Maurice des Ombiaux, promoteur du mémorial “Aux Victoires Françaises de Fleurus”

Michel SIRAUT

Fleurus est une localité souvent citée dans les livres d’histoire de France. Et pour cause quand on sait que ce sol hennuyer a connu une trilogie de gloire française. Nous ne reviendrons pas sur le détail des combats si ce n’est pour rappeler de quoi il s’agit…

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Querelle de clocher sur Baulet

Le clocher de l’église Saint‑Pierre de Wanfercée‑Baulet a toujours fait la fierté des habitants du village. Longtemps un des plus élevés de la région, il a connu au cours des dernières décennies une lente mais notable « réduction ».

A lire également, un article plein d’humour de Denis Ghesquière.

Glacières de Fleurus

La personne que l’on voit sur la photo porte un “pain de glace”. Il s’agit d’un bloc de glace qui servait à tenir les aliments, boissons,… au frais. Rappelons qu’à l’époque, les frigos n’existaient pas, c’est pourquoi il fallait utiliser des grandes quantités de glace. Il y avait donc une charrette qui passait dans les rues et délivrait de la glace aux commerçants (bouchers, cafés,…). La glace était mise dans le fond d’une caisse en bois, et ne fondait pas rapidement étant donné la grande quantité utilisée. On peut aussi voir que la charrette est tirée par deux chevaux puisque la glace (non fondue) était très lourde et donc difficile à transporter.

Les « Établissements Laurette‑Jeanmart » étaient situés dans la rue Joseph Lefèbvre (en face de la distillerie “Le Progrès”). Cette fabrique de glace et liqueurs était tenue par les époux Henri Laurette (15/09/1868) et Marie Joseph Jeanmart (28/01/1877).

Outre leur usine frigorifique, diverses liqueurs étaient fabriquées, dont le “Bigarreau belge”, le “Triple sec Laurette”, “la Maristine” et “L’Amer Kissa”. Ils obtinrent de nombreuses médailles (en bronze à Liège en 1905 et en argent à Bruxelles et Charleroi en 1911). Ils fabriquaient aussi une limonade dénommée “Champagnette”, et vendaient des vins, des vins mousseux et du champagne en gros.

Semaine d’Aviation à Fleurus en 1911

Sur cette photo figure Madame Léonie Blampain, âgée de 72 ans ainsi que le pilote de l’avion. Pour cette époque, il s’agit du record de l’âge comme passager. Imaginez donc que cette dame est née en 1839 ! Elle a donc non seulement connu l’apparition des toutes premières lignes de chemin de fer mais également les premiers avions ! On peut donc dire qu’elle resta “jeune” !

En ce qui concerne le voyage, l’avion a effectué un vol de 25 minutes à 300 mètres de hauteur.

La place du Tram de Wanfercée‑Baulet

Cette photo illustre l’ancienne place du Tram de Wanfercée‑Baulet. Ce qui est étonnant c’est le nombre de gens présents sur la photographie. On pourrait peut‑être croire qu’ils sont prêts à embarquer, mais loin de là… En fait, le tram a déraillé et n’est donc plus sur la voie !

Café de Fleurus

Reconnaissez‑vous l’endroit ? Ce café n’existe plus à présent, il a été remplacé par des appartements. L’endroit est tout simplement juste en face de la gare, au bout de la rue de la Station, près du magasin de pralines Léonidas.

Tannerie de Fleurus

Sur cette photo se trouve l’ancienne tannerie de Fleurus qui a donné son nom à la rue de la Tannerie actuelle. Les odeurs étaient répandues dans toute la rue mais aussi dans tout le quartier. En effet, pour pouvoir bien récupérer les peaux des animaux, il fallait éliminer la graisse et la chair, donc laisser pourrir pour pouvoir les retirer plus facilement, ce qui créait de fortes odeurs aux alentours.

Brosserie et corderie de Fleurus

Sur cette photo se trouvent les anciennes brosserie et corderie Léon Rigaux qui se situent dans la rue Joseph Lefèbvre à Fleurus. Elles avaient été fondées en 1892.

La “Distillerie du Progrès”

Cette distillerie fut créée en 1867 par les époux Gustave BIVORT‑Marie Charlotte QUINET. Le siège se trouvait à la chaussée de Charleroi, au numéro 154.

Le 11 février 1905, elle fut transformée en société anonyme. Ses activités rassemblaient la fabrication, la vente de liqueurs et sirops de fruits, conserves de fruits, pâte de pomme, confitures, jus de fruits ainsi que le commerce de vins.

La fabrication du “Nectar de Gand” (une liqueur à base de cerises) avait reçu divers diplômes d’honneur et médailles d’or lors d’expositions telles celles d’Anvers (1855), Mons (1896), Gand (1896‑1898), Bruxelles (1897‑1910), Liège (1905) et Charleroi (1911).

Dans les années 1920, la s.a. Le Progrès produisait également des vins mousseux et champagnisés. L’assemblée générale du 4 janvier 1951 prit la décision de dissoudre la société à la date du 22 décembre 1950 ; et de fait s’ensuivit la vente des biens immeubles de la société.

Emailleries Baud’huin

Sur la première photo vous pouvez voir 3 des 4 frères Baud’huin (François, Auguste, Joachim et Emmanuel). Ceux‑ci s’étaient installés à Wanfercée‑Baulet depuis 1878 et fabriquaient divers articles en fer blanc et étamé. François Baud’huin obtint en 1886 l’autorisation d’installer une machine à vapeur et une chaudière dans son atelier de chaudronnerie.

À partir de 1900, ils s’installèrent à Lambusart pour profiter de la présence de la ligne de chemin de fer qui leur était bénéfique pour la réception des matières premières et l’expédition des produits finis.

La société “Baud’huin Frères” fut constituée en 1905 pour être dissoute en 1921. Une nouvelle société portant le nom d’“Anciennes Usines Baud’huin” fut constituée en 1941 et cessa ses activités en 1954.

Leurs marques de fabrique étaient : “Elite et Elite‑Maxima”. Ils se sont distingués par la qualité de leurs émaux et la richesse des coloris des pièces peintes.

Chaineries

Vers le milieu du 19e siècle, Jean‑Baptiste Demaret partit d’Heppignie pour le Nord de la France, à Anzin, comme briquetier saisonnier. Il y épousa une française et apprit le métier de chaînier. L’un de ses enfants, Vincent, désirant travailler pour son compte, revint à Heppignies en 1868 et s’installa au Muturnia chez un de ses oncles. Il commença d’abord à faire des “clavettes” (gros clous servant à tenir les traverses des rails), puis de petites chaînes pour les revendre à des usines ou charbonnages. Il eut ensuite l’idée de monter une fabrique de chaînes plus importante. En 1887, il fit appel à son beau‑frère, Elie Willot.

Vincent devint rapidement propriétaire du “Château Pirmez”. Malgré le succès des affaires, des dissensions éclatèrent entre les associés. Vincent laissa le château et la fabrique aux Domremieux et, avec la part reçue en dédommagement, il se fit construire une demeure et une fabrique. Durant la guerre 1914‑1918, les Domremieux rejoignirent l’armée française et les Allemands s’emparèrent du matériel. Après la guerre, une nouvelle société anonyme fut fondée et connut une belle renommée. On y fabriquait des chaînes de toutes espèces, des ancres, des grappins, des boulons, des sonnettes de houillères, des pièces de forge… Les dirigeants pouvaient se dire “fournisseurs” de l’État belge, du Ministère des Colonies, de la Marine, de la Ville d’Anvers. Ils disposaient d’un banc d’épreuve de 100 tonnes, d’une longueur de 30 mètres. Ils reçurent la Médaille d’Or à Anvers en 1930.

La fabrique occupa jusque 140 ouvriers. Vers 1935, le déclin se fit sentir et la société ferma ses portes.

La Blanchisserie de Wanfercée‑Baulet

Elle était l’usine la plus importante de Baulet et occupait plus de 350 ouvriers dont un grand nombre de femmes. Fondée en 1905 par Fernand Philippe et Georges Fréson, elle fut au départ une savonnerie. On y fabriquait du savon dur ou mou et des poudres et savons spéciaux.

Durant la Première Guerre mondiale, une immense cuisine fut installée et c’est là qu’on préparait la soupe populaire pour les habitants de Lambusart, Fleurus et Wanfercée‑Baulet. Ensuite, en 1918 la vraie “blanchisserie de Baulet” fut fondée. Au départ, des ouvrières, rétribuées à la pièce, effectuaient beaucoup de travaux de repassage et de finissage à domicile. Entre 1920 et 1930, l’industrie se transforma en Société Anonyme Savonnerie de Baulet. Petit à petit elle se développa et s’équipa d’un matériel neuf et moderne.

En 1930, 100 personnes travaillaient à l’intérieur des ateliers. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’activité fut très réduite, faute de matières premières. Elle fut réquisitionnée en partie par les Allemands qui y faisaient exécuter les travaux de lessivage du linge de leur armée, ce qui permit d’occuper le personnel.

À la libération, la blanchisserie prit un essor important en travaillant pour les forces armées américaines et alliées. Beaucoup de personnel fut engagé et du matériel plus perfectionné fut acheté. C’est à ce moment que l’ère de la mécanisation pneumatique des machines à repasser commença. Il y avait 325 personnes dans l’entreprise et 48 000 kilos de vêtements au nettoyage à sec. Les prises et remises à domicile s’effectuaient au moyen de 12 véhicules dont 2 hippomobiles. En 1953, la “Société Savonnerie de Baulet” prit la dénomination de “Blanchisserie et Teinturerie de Baulet, Société anonyme”.

En 1989, les bâtiments de l’ancienne Blanchisserie furent rachetés par l’Administration Communale de Fleurus qui y installa son service des travaux et d’urbanisme. Le 25 juin 1993 la cheminée en brique fut abattue.

Si vous désirez télécharger le dossier PDF concernant la blanchisserie, cliquez ICI.

La Scierie Stercq

Cette scierie (Wagnelée) n’avait pas l’ampleur des usines de Chassart, mais a quand même occupé du personnel (surtout des femmes) pendant des décennies et a apporté sa part au développement de Wagnelée.

Entre 1886 et 1890, Auguste Stercq décida d’installer une scierie de bois sur un terrain proche de chez lui. L’ensemble était composé d’un petit bâtiment en briques et de quelques hangars en bois. Une de ses premières activités fut la fabrication de chevilles de bois appelées “Climbias”, fournies aux glaceries pour la fixation des glaces sur les tables de polissage.

En janvier 1888, la scierie vit sa première expansion, sous la forme de deux chaudières à vapeur. En 1893, Auguste Stercq prit un arrangement avec une fabrique de levure aux Usines de Chassart pour la fourniture de caisses d’expédition, activité qui devint principale. En 1912, les anciennes machines à vapeur furent remplacées par la force motrice électrique grâce à l’électrification de la région, permettant l’agrandissement de l’entreprise.

L’évolution des techniques industrielles au 20e siècle marqua le déclin des entreprises Stercq. La modification des moyens de fabrication des glaces supprima l’emploi des climbias, et le bois, devenu trop cher pour l’emballage de la levure, fut remplacé par le carton. La scierie perdit ses activités principales et, faute de relève, ferma définitivement en 1957. La famille Stercq, pendant 70 ans, avait contribué à l’économie locale.


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